Liberté : entre sentiment, valeur et droit

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La liberté : entre sentiment, valeur et droit.

Enjeux

Qu’est-ce que la « liberté » ?
* Une sensation, un sentiment.
La « liberté naturelle », plaisir de jouir de l’autonomie, de disposer d’un espace qui semble sans limites (libre comme l’oiseau). Au risque de se heurter, comme Icare, aux forces et aux lois de la nature. La connaissance de ces lois a pu considérablement nous en libérer. Les humains ont compris comment fabriquer des avions. Mais ils n’ont pas toujours pris la mesure des conséquences de leur pouvoir.

* Une revendication.
La liberté est une grande cause, comme dans le tableau de Delacroix, La liberté guidant le peuple 1 , repris par le caricaturiste Plantu après les attentats de Charlie en 2015 2 . La soif de liberté traverse l’art et on peut en tirer parti dans les classes 3 .

* Une valeur.
Valeur à l’échelle des peuples tout au long de l’histoire, et au cœur du xx ème siècle en Europe. Après s’être libérée du nazisme, du fascisme, du franquisme et avoir fait tomber un mur…, la Communauté européenne qui se construisit se devait d’être fidèle à l’affirmation« Plus jamais ça »…
Valeur de liberté au plan des relations interpersonnelles, amoureuses, citoyennes. Avec ses problématiques . Que devient la valeur de liberté, selon les contextes ? Quelle sont les priorités entre liberté et droit à l’égalité ? Et responsabilité ? Sommes-nous d’accord de perdre en liberté par sécurité ou pour la solidarité ? Enjeu devenu brûlant durant la pandémie covid où, au nom de « ma liberté », certains se disaient parfois contre les règles, les conseils de prudence, et même contre l’information scientifique, allant jusqu’à prétendre que « le covid est un complot, une manipulation liberticide ! » 4 . Et dans d’autres situations où la liberté
individuelle est préférée à l’intérêt commun.

* Des droits.
La liberté se décline concrètement en une série de droits : droit à la parole, droit d’aimer, droit de vote, droit de rire, droit de penser par soi-même. Des droits face à des limites et à des règles.
Grandir, c’est l’apprentissage pour l’enfant de ce jeu entre liberté des droits et frustration des devoirs. Anciennement, c’était le plus souvent réglé autoritairement. Maintenant, cela demande discussions, négociations, expérimentations dans un contexte de confiance, d’écoute et de respect. Nos élèves sont capables de penser leurs libertés, à condition de les mettre en recherche et surtout en coopération.
Si les interdits ou les obligations de la société peuvent peser, le désir de chacun est pourtant d’en faire partie. Pour être intégré, accepté, reconnu, il faut pouvoir tenir compte des autres. Croire que l’on peut vivre sans contraintes, c’est « rêver » d’être libre. Tenter de l’être, c’est réfléchir à ce que l’on veut vraiment en tenant compte de la réalité et des envies des autres.
Les activités proposées seront l’occasion pour les enfants de se décentrer et de tenir compte d’un autre point de vue. Ils pourront aussi se projeter dans l’avenir et s’imaginer en adulte responsable.
Les exercices philosophiques proposés, à ce chapitre comme aux autres chapitres, sont des supports de départ. Ils seront complétés, autant que possible, par la formulation d’une problématique générale et à visée philosophique, et par de la discussion selon les règles de la communauté de recherche.

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